Gamifier, ce n’est pas improviser !

5 erreurs à éviter quand on gamifie un contenu

5 erreurs à éviter quand on gamifie un contenu

Tu t’es lancé dans la gamification de ta formation ou de ton module pédagogique ? Bonne idée ! Le jeu est un levier puissant d’engagement et d’apprentissage actif. Mais attention : comme tout outil pédagogique, il peut s’avérer contre-productif s’il est mal utilisé. Et il est facile d’éviter certaines erreurs.

Dans cet article, on ne va pas reparler des pièges déjà évoqués dans notre article "Les erreurs qui ruinent l’expérience" (trop de complexité, mauvaise récompense, etc.). Non. Ici, on va évoquer d’autres erreurs, plus subtiles, mais tout aussi fréquentes. Des pièges de conception qui peuvent saboter un serious game ou une activité ludopédagogique… même avec les meilleures intentions du monde.

Et bien sûr, on t’explique aussi comment les éviter — ou les corriger — en utilisant les bonnes pratiques et les bons outils (coucou Ludiz 👋).

1. Oublier les objectifs pédagogiques

Tu veux faire un jeu ? Génial. Mais pourquoi ? Si tu ne sais pas répondre à cette question, stop.

Un piège classique, c’est de vouloir ajouter du jeu pour "rendre ça plus fun"… sans réfléchir à ce que l’apprenant doit vraiment en retirer. Le risque ? Un jeu joli, rigolo, mais creux. L'apprenant joue, mais n’apprend rien.

Dans une formation créée avec Ludiz pour sensibiliser des commerciaux à une nouvelle gamme de produits, un client avait d’abord imaginé un quiz en mode "battle" entre collègues. Bonne ambiance assurée… mais aucun lien avec l’objectif : comprendre les bénéfices client de chaque produit. En retravaillant le module avec une mécanique de mise en situation (client, objection, choix d’argumentaire), l’équipe a recentré l’expérience sur l’essentiel : l’acquisition des bons réflexes.

Conseil : chaque mécanique ludique (quizz, scénario, mini-jeu, feedback) doit servir un objectif d’apprentissage précis. Ludiz te permet de construire ton parcours étape par étape, en gardant le fil rouge pédagogique bien en vue.

2. Détourner une mécanique de jeu sans en respecter les codes

Tu veux intégrer un système de points, un leaderboard, des badges ? Très bien. Mais connais-tu les ressorts psychologiques derrière ces mécaniques ? Sinon, tu risques de créer un effet… inverse.

Exemple : Lorsqu’une entreprise partenaire a voulu intégrer un système de badges dans un module RH pour inciter les managers à découvrir la nouvelle politique QVT les membres du projet se sont rapidement confrontés à un problème. Tous les badges étaient attribués automatiquement à la fin du parcours, sans challenge, sans “mérite”, sans surprise. Résultat : les badges ont été rapidement ignorés et perçus comme artificiels. Voire même un peu infantilisants.

Ce type d’erreur tient souvent à une mauvaise compréhension des mécaniques de jeu. La gamification ne consiste pas à copier-coller des éléments issus des jeux vidéo, mais à en traduire intelligemment les logiques d'engagement.

Conseil : commence par te poser la question : qu’est-ce qui rend cette mécanique engageante dans un jeu ? Ludiz te permet d’associer points, bonus, feedbacks et narration… tout en gardant le contrôle sur la logique derrière.

3. Sous-estimer l’importance de la narration

Une gamification sans histoire, c’est comme un escape game sans contexte : tu perds vite le fil.

Trop souvent, on pense que le fond prime sur la forme, et on oublie qu’un bon jeu repose sur une narration immersive. Même légère. Même minimaliste. Un storytelling donne du sens à l’action, stimule l’imaginaire, et permet une meilleure mémorisation. Et ça, ce n’est pas qu’une intuition. Selon une étude de Schank & Abelson (1995), les scénarios structurés aident à encoder plus efficacement l’information.

Dans un projet récemment conçu avec Ludiz pour sensibiliser des agents techniques aux gestes de prévention des TMS, l’équipe avait d’abord conçu un quiz classique. Correct, mais pas assez engageant. En ajoutant une trame narrative simple — une "journée dans la peau d’un collègue à accompagner" — la progression est devenue plus fluide, plus engageante… et les résultats ont suivi.

Conseil : une narration n’a pas besoin d’être complexe. Mais elle doit exister. Ludiz t’aide à structurer tes jeux en chapitres et en étapes pour créer une dynamique qui donne envie d’aller au bout.

4. Négliger l’équilibre entre challenge et accessibilité

Un bon jeu, c’est un jeu où on échoue un peu… mais pas trop.

Si ton jeu est trop facile, il devient ennuyeux. Trop dur ? Il devient décourageant. C’est la fameuse "zone proximale de développement" décrite par Vygotsky : c’est là où l’apprenant est mis au défi, mais reste en capacité de progresser. Un équilibre subtil entre compétence perçue et niveau de défi.

Dans un module sur les risques professionnels, un client avait conçu une suite de questions ouvertes, volontairement piégeuses, pour pousser à la réflexion. Problème : les participants ont décroché dès la deuxième question. En rendant les premiers niveaux plus accessibles, avec des indices et un feedback progressif, l’équipe a retrouvé un meilleur taux de complétion du module par les participants, moins découragés par la difficulté de réussir les questions piégeuses, et encouragés par les feedback progressifs et la montée croissante de la difficulté.

Conseil : pense ton jeu comme une courbe de progression. Ludiz te permet de moduler la difficulté, la valeur en point des questions (peu si facile, beaucoup si difficile), d’ajouter des indices pour garder les joueurs dans le flow !

5. Ne pas tester (ou tester trop tard)

On le dit souvent en game design : ton jeu, ce n’est pas ce que tu imagines. C’est ce que les joueurs vivent.

Et parfois, entre l’intention et la réception… il y a un monde. Ne pas tester un jeu avant de le déployer, c’est risquer de rater une incohérence de feedback, une mécanique mal comprise, ou un blocage inattendu. Même un tout petit test avec 3 utilisateurs peut faire émerger des ajustements essentiels.

Dans un jeu d'onboarding des nouveaux salariés, l’équipe de conception du projet avait conçu un parcours ludique avec différents personnages à incarner. L’idée était super, mais lors d’un premier test, les participants passaient à côté de l’intérêt des personnages, pensant qu’ils n’étaient que décoratifs. Résultat : une simple introduction narrative a suffi à remettre le sens au bon endroit.

Conseil : avec Ludiz, tu peux partager ton module en test dès les premières étapes. Ce qui te permet de valider, d’ajuster, d’itérer… avant de passer à la diffusion de ta création ou de son export SCORM.

Ludiz, un outil qui t’aide à concevoir (et éviter les pièges)

Ce qu’on voit à travers ces erreurs, ce n’est pas un manque de bonne volonté. C’est souvent un manque d’outillage ou d’accompagnement pour concevoir des jeux pédagogiques cohérents. Et c’est exactement pour ça qu’on a conçu Ludiz : un outil no-code, intuitif, pensé pour t’aider à structurer ton jeu dès le départ.

Tu choisis une narration, tu ajoutes des mécaniques (quiz, décisions, feedbacks, scores…), tu testes, tu ajustes. Et tout ça, sans coder. Ludiz t’aide à garder le cap : celui d’une gamification utile, bien dosée, et réellement formatrice.

Pour aller plus loin : des ressources utiles

Tu veux affiner tes pratiques ? Voici quelques points d’appui :

  • La théorie du flow (Csikszentmihalyi, 1990) pour comprendre la courbe d’engagement.
  • La taxonomie de Bloom pour penser les objectifs pédagogiques associés aux mécaniques.
  • La théorie de l’autodétermination (Deci & Ryan, 2000) pour comprendre comment nourrir la motivation intrinsèque.
  • Les modèles de conception de jeux sérieux comme le "Learning Game Design Model" de C. A. Aldrich.

Et bien sûr, tu peux toujours explorer nos autres articles sur le blog Ludiz, comme : "Pourquoi la gamification rend vos formations inoubliables" ou "Créer un module e-learning gamifié sans coder, c’est possible"

Conclusion : Une bonne gamification, c’est du design, pas du hasard

Gamifier, ce n’est pas coller des points et des badges à un PowerPoint. C’est concevoir une expérience qui engage, fait réfléchir, fait progresser.

En évitant ces 5 erreurs — et en t’appuyant sur les bons outils — tu peux transformer ton contenu en un “serious game” efficace, stimulant, et surtout aligné avec tes objectifs de formation.

Et avec Ludiz, tu as tout en main pour y arriver. Alors à toi de jouer !

Gabriel BERNARD
4/22/2025
5 erreurs à éviter quand on gamifie un contenu